jeudi 30 mai 2013

Le Final !

Voilà le ThibOz rentré sur le territoire français, encore l'esprit (et surement même une partie de sa santé)  au pays-continent mais déjà doit-il répondre à une question qui semble être important pour chacun : pourquoi est-il rentré?

Question qui vient davantage de ceux qui sont restés en France, que de ceux que j'ai rencontré en Australie. Je comprends le manque de soleil vous rend perplexe, j'admets rester dubitatif devant la fenêtre, me rendant compte qu'il faisait plus chaud à Melbourne quand j'ai décollé, où c'était la fin de l'automne et non la fin du printemps...

Je ne voudrai pas y répondre à moitié, tout en évitant d'y passer des heures, j'ai donc décidé d'en faire un papier.

Ce voyage aura duré 4 mois, et une grande partie de l'explication se cache là.
Car 4 mois, c'est long, et court à la fois. Le WHV en dure 12, le visa Touriste : 3, un Sponsorship : 60 et une vie plus de 1100 mois.
Jusque là, la durée moyenne de mes vacances était d'une semaine.
C'est court, mais suffisant car se prélasser n'est pas vraiment mon domaine.
Or ces 4 mois étaient bien de cet ordre car je n'y ai pas travaillé.
J'ai voyagé, découvert, appris énormément, et fais le choix de m'y limiter.
C'est une limite à un aspect de découverte de l'Australie, Que peu choisissent puisque tous y travaillent sans envie, mais c'est aussi une ouverture à bien d'autres territoires que j'ai été bien heureux de voir.

J'ai pu consacrer 100% de mon temps, à m'abreuver du territoire et y grandir, bien plus vite en ces quelques mois qu'en 4 ans, à La Villette pour m'y instruire.
Je me suis retrouvé rapidement face à un dilemme, 4 mois c'est bien long pour des vacances, le projet me manquait, tout comme réfléchir et résoudre un problème.
À la fois pourtant, rester pour travailler aurait été une bien trop courte échéance !
Si je choisissais de travailler en architecture en Oz, jamais je n'aurai accepté de limiter la chose, en raison de la signature d'une formalité, bien à la française d'une 5 ème année.

Les objectifs étaient atteints pour moi en Australie :
J'ai vu des paysages que jamais je n'aurai pu imaginer, des couleurs et des formes que jamais je n'aurai eu la créativité de dessiner, des amitiés et situations qui jamais ici n'auraient pu existé, ...
J'ai rapidement créé un bagage qui m'a permit de tirer encore plus des territoires suivants, jusque Sydney où j'ai vécu un sentiment de déjà vu en arrivant.
Car il ne me restait à voir de l'Australie qu'une partie de la Côte Est.
Côte Est très festive, très touristique, très surfeuse, urbanisée, ... Le tout dans l'immodeste.
Bref, le Club Med...

Dans l'un des avions que j'ai du prendre, l'envie de visiter cet endroit s'est dissoute petit à petit...
Comme une sensation de déjà vu et peu d'envie d'entreprendre, un nouveau parcours qui s'annonçait bien moins capable de satisfaire mon appetit, que Melbourne la merveilleuse ou la côte Ouest, déjà bien accomplies.

L'Est n'est pas une découverte, on en a tellement déjà vu, entendu, lu, Que je pense pouvoir vous y guider sans même y être aller.
Toute cette côte vit dans l'ombre de Sydney, le sillage est tracé par le port le plus touristique du monde connu, la côte surfeuse tentant d'en attirer les miettes Des centaines de milliers de touristes qui débarquent à l'Opéra.
L'Ouest c'était l'inconnu, il y avait Perth, le désert et niet.
Perth est trop jeune pour tracer un quelconque sillage pour le Western Australia, le désert trop unique pour suivre une quelconque urbanisation, la côte bien trop belle pour permettre la moindre installation,
la vie marine trop sauvage pour accepter une quelconque exploitation...

Ce que j'entends par là, c'est que mes photos de paysages de la côte Ouest auraient pu être les mêmes en Europe, aux Etats-Unis ou même à Brest, mais nous serions transportés il y a trois ou quatre mille ans.
L'Ouest s'est figé dans une dimension naturelle maîtrisée entre le désert et l'océan.
Je n'ai pas voulu voir l'Est par peur de retrouver les constantes que nous connaissons.
Après tout, le seul espace réellement urbanisé de l'Ouest : Perth, ressemble à toutes les autres.
La plage (hormis son eau turquoise) est dessinée comme les nôtres :
un banc de sable, une digue bétonnée, des arbres, la route, des shops à boissons...
Melbourne innove quelque peu en plaçant la route bien en arrière, après les bars et terrasses.
Bali plante les arbres directement sur la plage, les sépare de la route avec grâce, par un immense portail pour couper l'agitation des scooters et leur crasse.

J'entends par là que ce qui fait la spécificité de l'Australie, n'est pour moi pas dans les zones urbanisées.
Car dans ces endroits nous ne sommes pas plus en Europe qu'au pays des wallabies.
Mon seul regret sur la côte Est est donc d'avoir manqué Fraser Island, la plus grande île de sable au monde, et encore on m'y a conté la présence de resorts en bande...

L'Est a donc perdu en séduction, et il était évidemment hors de questions, que je me force d'une quelconque façon.
Se forcer c'est regretter, lorsque le voyage est terminé, il faut savoir l'accepter, pour ne rien en gâcher.

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L'arrivée à Sydney m'a confortée dans cette idée, voyant la perdition de nombreux backapackers n'ayant vu de l'Australie que le chemin entre Brisbane et Sydney et ont voulu prolonger leur séjour sans nécessité pour se contenter de poursuivre leur beuverie au goon au pied de l'hôtel et finir au commissariat pour "bad behavior against law officials". Loin d'être des cas isolés. J'ai crains de la généralisation du phénomène sur l'Est, ce que l'on m'a bien promis, et me suis dis que je pouvais retrouver la même chose en France et pour moins cher... La plupart des résidents de l'hôtel n'avaient pas visité l'Ouest et ne comptaient pas le faire, pourtant choqués que je ne fasse pas l'Est.

Pourrions nous donc résumer en quelques mots certaines raisons : la fatigue du voyage et la santé qui l'accompagne, la crainte de ne rien découvrir, la déception du spoiler, la réalisation qu'il y a encore beaucoup à voir mais pas ici, ...
Je suis rentré pour ne rien perdre de ce voyage, pour en préparer un autre et pour comprendre que je n'en resterai pas là.
J'ai énormément changé durant ces 4 mois, bien plus que je ne veux le montrer. Cela se verra sur mon rythme de vie en particulier, ainsi que mes objectifs.

La perspective de vivre et travailler en France est passée de totale à quasi néant. Il y a beaucoup à voir ailleurs, mais il y a un choix à faire : y vivre ou visiter. Je n'avais qu'une envie c'était vivre à Melbourne, si je n'avais pas à faire ce fichu M2, je pense que j'y serai rester pour quelques années (ce que je compte bien faire plus tard).

Encore une fois je pourrai rajouter quelques paragraphes pour pouvoir tout aborder, mais ma tête même se refuse encore à tout trier. Cet article est un extrait d'un énorme Word écrit pour moi-même afin de ne rien en perdre.

Je terminerai donc par l'une des innombrables choses que je ramène d'Australie et comptant bien l'intégrer à ma vie : le Fixie.

JE LANCE DONC UN APPEL À VOS GRENIERS :
Je cherche un vélo de route français des années 60-70-80, avec un cadre, guidon, pédalier en bon état (j'entends juste pas cassé ni rouillé au point de voir à travers) pour pas cher. Je vais ensuite le retaper entièrement (nettoyer la rouille,  repeindre, alléger, retirer les plateaux, changer le pédalier, fixer la roue arrière, etc...).
J'ai de longs détails de dimensions ensuite mais bon on verra plus tard !
Même si je ne compte pas refaire le même que celui que j'avais à Melbourne (rien ne remplacera mon bébé orange !), je vous re-mets la photo de mon single-speed de Melbourne pour vous donner une idée du résultat final, et donc le "modèle" de vélo à la base.

Voilà j'attaque les vides-greniers de la région parisienne ce weekend, avec peu de chances je pense mais j'essaierai un peu plus à la campagne au mois de juin.

Etant donné que c'est pour moi une continuité de l'Australie, je pense faire un article continu sur ce blog au sujet de la réalisation de mon futur vélo parisien.

Je vous dis donc à bientôt, j'espère que la lecture de tout ces articles n'a pas été trop barbante pour vous. J'ai dans tout les cas eu plaisir à vous écrire. Ce blog est déjà archivé dans ma capsule temporelle pour que je puisse le relire dans 10 ans, et plus.

mercredi 22 mai 2013

Bali, à la rencontre des Océans

Le RoadTrip sur la côte Ouest terminé, un départ rapide fut programmé pour la minuscule île de Bali, en Indonésie. Depuis Broome, ça paraît tout proche mais il a quand même fallut faire en avion Broome-> Perth -> Bali.

Arrivée donc tardive à Bali, avec des millions de roupies en poche. Un taxi plus tard me voilà dans ma "suite" à 20$ en plein centre de Kuta.

Je vais encore passer pour le "jamais content" mais, faut s'assumer ! La partie "terrestre" de Bali ne m'a pas beaucoup séduit... Disons que nous sommes à mi-chemin entre les rizières perdues dans la nature, et la côte d'azur ultra-touristique. Ça fait une sacré marge, je m'explique donc :
La ressource principale de l'île est le tourisme (pas besoin de chiffres officiels, ça se voit...), et dans une ville comme Kuta, la principale ville, c'est omniprésent, en haute saison je pense qu'il y a plus d'étrangers que d'indonésiens.

Principales raisons de cet afflux de touristes : les plages, le soleil, et les prix. Car à Bali, on semble faire beaucoup d'économie, à titre d'exemple : un mcdo "Large" 4$AUD, un Mie goreng (plat local à base de nouilles, poulet, légumes. Délicieux) 1$AUD, une bouteille d'eau 1,5L : 0,70$AUD, une Bintang (bière indonésienne) 1,80$AUD, un massage d'une heure 6$AUD, une chambre d'hotel climatisée avec internet et TV : 17$AUD (rappel : on paye 33$AUD pour un dortoir de 6 personnes sans TV ni internet dans un backpack australien) ...
Bref ça coûte rien, et comme en Australie l'alcool est hors de prix, on voit beaucoup d'australien dans les bars balinais.

Mais du coup vous saisissez vite l'ambiance... Des échoppes partout vendant de fausses rolex et raybans, des T shirt "I <3 Bali" ou avec le logo "Bintang", tout les 10m un loueur "Yes Motorbike?" (car à Bali tous se déplacent en scooter) ou un taxi qui klaxonne... Pas moyen non plus de faire une sieste sur la plage sans un "Yes surf lesson?" ou "Yes massage?" Yes, ça ma vite gonflé...
Kuta Beach


Il a donc fallut vite s'écarter de Kuta pour tenter de voir autre chose, notamment les temples. Alors location de scooter (4$ la journée, pas évident là bas la conduite mais bon on s'y fait), pour aller un peu plus au Nord vers Sanur, Ubud, Amed et Tulamben. Puis retourner au Sud voir la presqu'île de Selatan.
C'est mieux, c'est joli, mais l'attrape-touriste est toujours là. Il faut payer pour tout, certes toujours des prix dérisoires mais c'est désagréable d'avoir à sortir la main du porte monnaie tout les 2km pour un péage, pour louer la tenue correcte pour le temple, pour entrer dans le temple, c'est limite si on ne paye pas pour en ressortir. Ça rend tout ça très fake.
Pura Senatan

Port industriel de Denpasar, ici les centaines de bateaux de pêche

Bref j'ai adoré le peu que j'ai pu voir de la culture du riz, des temples et de l'ambiance sud asiatique. Et cela m'a donné envie d'y retourner, mais peut-être dans un univers moins encadrés... Cambodge, Vietnam, Thaïlande, Chine (un road trip sur la côte chinoise... Dream!) ... J'ai rencontré beaucoup de français à Bali qui avaient fait tout ces pays pour finir par Bali car "c'est là qu'on peut se reposer un peu à la plage avant de rentrer en France", sous-entendu c'est le Club Med de la région.

Mais bien sûr, tout ça c'était sur terre... Car sous l'eau c'est une autre affaire !
De superbes plongées nous attendent, des coraux abondants et une grande diversité de poissons selon les spots car Bali se trouve à la rencontre entre l'Océan Pacifique (froid) et l'Océan Indien (chaud), amenant donc chacun son lot de poissons.
J'en ai donc profité pour passer mon niveau PADI Advanced Open Water et une certification pour plonger au Nitrox (air enrichi, cela permet de plongée plus longtemps et d'être moins fatigué en sortant).
Tortues, requins à pointe noire, raies mantas, poisson pierre, et autres étaient bien sûr au rendez-vous.
Ainsi que le coup de froid causé par la clim de l'hôtel (oui avec 36°C dehors, clim obligatoire), qui a rendu difficile certaines plongées (notamment la profonde nécessaire à ma formation, impossible d'équilibrer les oreilles avec le nez bouché...) mais tout est finalement fait et validé !


En voici d'ailleurs une petite vidéo (encore !) :


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J'ai depuis pris l'avion pour Sydney, pour quelques jours. J'y ai perdu pas loin de 20°C et ai donc sorti manteau et jean pour la première fois depuis longtemps... L'Opéra est décevant mais l'Harbour Bridge est fantastique. Suite au prochain article !

mardi 7 mai 2013

Road Trip Perth -> Broome

Que d'aventures que d'aventures !

Je vous ai laissé sur une note sévère de Perth pour préparer un road trip sur la côte Ouest Australienne.
J'ai beaucoup à vous montrer mais peu à vous raconter sur ce road. Tout s'est très bien passé, quelques frayeurs sur le plein d'essence mais rien de grave au final. 
La côte Ouest est extrêmement sauvage, il n'y a que quelques villes et beaucoup de villages de vacances (2 campings, 1 supérette, une plage, 3 tours operators), mais sinon : rien !
Une seule route longe la côte, donc vous êtes sur d'y croiser TOUT les gens qui fréquentent ce lieu, eh bien ils ne sont pas nombreux...
Les plus fréquents sont les "road trains" : ces énormes camions qui font jusque 35m de long et parcourent à fond la caisse l'Australie. Ils portent ce nom car ils ne s'arrêtent pas... Autant dire qu'il ne faut pas leur refuser la priorité... et pour le kangourou ou la vache (car on a vu aussi beaucoup de cadavre de vache écrasée au bord de la route, charmant) qui traverse, c'est pareil. Nombre d'entre eux semblent partir de Port Hedland, un port ultra-industriel qui comporte un petit bourg de quelques km2 et des centaines d'hectares de mines, d'espaces d'assemblage des roadstrains, de voies ferrés, de paquebots...
Toute la richesse dont je parlais à Perth vient de là, des énormes mines du désert du Western Australia.


En bref : 
Destination : Broome
Durée : 6 jours (maximum à cause de la solution de "relocation")
Km : 3100km
Moyen de transport : Camping-Car deluxe pour 2
Budget total par personne : 470$ (nourriture, essence, location, campings ...), dont 300$ d'essence


Vous l'aurez compris, 3000km en 6 jours, faut pas trainer. Même dans un beau camping-car, la limite de vitesse reste de 110km/h sur des lignes droites infinies...

Départ donc le 27 Avril de Perth pour faire un premier arrêt touriste au désert des Pinnacles, à 2h de route au Nord de Perth.


Ce désert au bord de la mer est couvert de formations rocheuses verticales dues à une accumulation et fossilisation du sable avec le vent marin. C'est beau et bizarre pour tout dire !

Après un désert de sable et de roche, un autre nous attends, celui de verdure, de mangroves pour être plus précis. Sur la route, nous avons traversé d'innombrables zones désertiques, et chacune avait sont caractère, sa spécificité. C'est en parcourant des kilomètres qu'on se rend compte qu'on est bien sur un continent et non un pays, par le changement constant de paysage.

Pour preuve, quelques centaines de kilomètres plus loin : Eagle Gorge



Bon je vais pas vous faire touuuut les endroits où on s'est arrêté car y'en a pour 7Go de photos... Mais je vous mets quand même le Kalbarri National Park et sa Nature window :


Pour ces derniers paysages nous avons du traverser une route de sable de 30km, pleine de bosse avec notre énorme camping car... On a du s'y prendre à deux fois avec le conseil avisé du ranger : il faut rouler très vite, car du coup on "flotte" au dessus des bosses. Logique, mais néanmoins rouler à 80km/h sur ce genre de route, ça ne rassure pas... Les automobilistes qui ne savaient pas qu'il faut rouler vite, nous ont légèrement pris pour des fous...

Ah et si quand même, une dernière scène : Shell Beach ! Qui est comme son nom l'indique, couverte de coquillages.



Et maintenant le clou du spectacle !
Car oui on fait la Côte Ouest parce que c'est beau, mais on le fait aussi et surtout pour sa vie marine !
Il y a bel et bien une barrière de Corail à l'Ouest, qu'on appelle la "Petite barrière de Corail" en opposition avec la "Grande Barrière de Corail" à l'Est de l'Australie. Elle est certes plus petite, mais beaucoup beaucoup moins fréquentée puisqu'il n'y a pas un chat sur la côte Ouest ! 
Le Ningaloo Reef Marine National Park nous a donc réservé toutes ses promesses lors d'une journée Snorkeling pour voir des requins-baleines, des tortues, des requins de récif, et des centaines de poissons.
Je vous laisse en juger avec une petite vidéo, faite avec les images de mon nouvel appareil photo de plongée pour la plupart, et certaines par la photographe professionnelle à bord. Je pense qu'il est inutile de vous détailler quelles images sont lesquelles...



Je suis ensuite resté 3 jours à Broome avant de prendre un avion pour Perth puis Bali où je suis donc depuis le 4 Mai. Je pense rester là 2/3 semaines le temps de passer mon niveau 2 de PADI puis rentrer en Australie par Sydney !

Bientôt un nouvel article sur mes plongées à Bali !
Bises à tous, à bientôt !