Question qui vient davantage de ceux qui sont restés en France, que de ceux que j'ai rencontré en Australie. Je comprends le manque de soleil vous rend perplexe, j'admets rester dubitatif devant la fenêtre, me rendant compte qu'il faisait plus chaud à Melbourne quand j'ai décollé, où c'était la fin de l'automne et non la fin du printemps...
Je ne voudrai pas y répondre à moitié, tout en évitant d'y passer des heures, j'ai donc décidé d'en faire un papier.
Ce voyage aura duré 4 mois, et une grande partie de l'explication se cache là.
Car 4 mois, c'est long, et court à la fois. Le WHV en dure 12, le visa Touriste : 3, un Sponsorship : 60 et une vie plus de 1100 mois.
Jusque là, la durée moyenne de mes vacances était d'une semaine.
C'est court, mais suffisant car se prélasser n'est pas vraiment mon domaine.
Or ces 4 mois étaient bien de cet ordre car je n'y ai pas travaillé.
J'ai voyagé, découvert, appris énormément, et fais le choix de m'y limiter.
C'est une limite à un aspect de découverte de l'Australie, Que peu choisissent puisque tous y travaillent sans envie, mais c'est aussi une ouverture à bien d'autres territoires que j'ai été bien heureux de voir.
J'ai pu consacrer 100% de mon temps, à m'abreuver du territoire et y grandir, bien plus vite en ces quelques mois qu'en 4 ans, à La Villette pour m'y instruire.
Je me suis retrouvé rapidement face à un dilemme, 4 mois c'est bien long pour des vacances, le projet me manquait, tout comme réfléchir et résoudre un problème.
À la fois pourtant, rester pour travailler aurait été une bien trop courte échéance !
Si je choisissais de travailler en architecture en Oz, jamais je n'aurai accepté de limiter la chose, en raison de la signature d'une formalité, bien à la française d'une 5 ème année.
Les objectifs étaient atteints pour moi en Australie :
J'ai vu des paysages que jamais je n'aurai pu imaginer, des couleurs et des formes que jamais je n'aurai eu la créativité de dessiner, des amitiés et situations qui jamais ici n'auraient pu existé, ...
J'ai rapidement créé un bagage qui m'a permit de tirer encore plus des territoires suivants, jusque Sydney où j'ai vécu un sentiment de déjà vu en arrivant.
Car il ne me restait à voir de l'Australie qu'une partie de la Côte Est.
Côte Est très festive, très touristique, très surfeuse, urbanisée, ... Le tout dans l'immodeste.
Bref, le Club Med...
Dans l'un des avions que j'ai du prendre, l'envie de visiter cet endroit s'est dissoute petit à petit...
Comme une sensation de déjà vu et peu d'envie d'entreprendre, un nouveau parcours qui s'annonçait bien moins capable de satisfaire mon appetit, que Melbourne la merveilleuse ou la côte Ouest, déjà bien accomplies.
L'Est n'est pas une découverte, on en a tellement déjà vu, entendu, lu, Que je pense pouvoir vous y guider sans même y être aller.
Toute cette côte vit dans l'ombre de Sydney, le sillage est tracé par le port le plus touristique du monde connu, la côte surfeuse tentant d'en attirer les miettes Des centaines de milliers de touristes qui débarquent à l'Opéra.
L'Ouest c'était l'inconnu, il y avait Perth, le désert et niet.
Perth est trop jeune pour tracer un quelconque sillage pour le Western Australia, le désert trop unique pour suivre une quelconque urbanisation, la côte bien trop belle pour permettre la moindre installation,
la vie marine trop sauvage pour accepter une quelconque exploitation...
Ce que j'entends par là, c'est que mes photos de paysages de la côte Ouest auraient pu être les mêmes en Europe, aux Etats-Unis ou même à Brest, mais nous serions transportés il y a trois ou quatre mille ans.
L'Ouest s'est figé dans une dimension naturelle maîtrisée entre le désert et l'océan.
Je n'ai pas voulu voir l'Est par peur de retrouver les constantes que nous connaissons.
Après tout, le seul espace réellement urbanisé de l'Ouest : Perth, ressemble à toutes les autres.
La plage (hormis son eau turquoise) est dessinée comme les nôtres :
un banc de sable, une digue bétonnée, des arbres, la route, des shops à boissons...
Melbourne innove quelque peu en plaçant la route bien en arrière, après les bars et terrasses.
Bali plante les arbres directement sur la plage, les sépare de la route avec grâce, par un immense portail pour couper l'agitation des scooters et leur crasse.
J'entends par là que ce qui fait la spécificité de l'Australie, n'est pour moi pas dans les zones urbanisées.
Car dans ces endroits nous ne sommes pas plus en Europe qu'au pays des wallabies.
Mon seul regret sur la côte Est est donc d'avoir manqué Fraser Island, la plus grande île de sable au monde, et encore on m'y a conté la présence de resorts en bande...
L'Est a donc perdu en séduction, et il était évidemment hors de questions, que je me force d'une quelconque façon.
Se forcer c'est regretter, lorsque le voyage est terminé, il faut savoir l'accepter, pour ne rien en gâcher.
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L'arrivée à Sydney m'a confortée dans cette idée, voyant la perdition de nombreux backapackers n'ayant vu de l'Australie que le chemin entre Brisbane et Sydney et ont voulu prolonger leur séjour sans nécessité pour se contenter de poursuivre leur beuverie au goon au pied de l'hôtel et finir au commissariat pour "bad behavior against law officials". Loin d'être des cas isolés. J'ai crains de la généralisation du phénomène sur l'Est, ce que l'on m'a bien promis, et me suis dis que je pouvais retrouver la même chose en France et pour moins cher... La plupart des résidents de l'hôtel n'avaient pas visité l'Ouest et ne comptaient pas le faire, pourtant choqués que je ne fasse pas l'Est.
Pourrions nous donc résumer en quelques mots certaines raisons : la fatigue du voyage et la santé qui l'accompagne, la crainte de ne rien découvrir, la déception du spoiler, la réalisation qu'il y a encore beaucoup à voir mais pas ici, ...
Je suis rentré pour ne rien perdre de ce voyage, pour en préparer un autre et pour comprendre que je n'en resterai pas là.
J'ai énormément changé durant ces 4 mois, bien plus que je ne veux le montrer. Cela se verra sur mon rythme de vie en particulier, ainsi que mes objectifs.
La perspective de vivre et travailler en France est passée de totale à quasi néant. Il y a beaucoup à voir ailleurs, mais il y a un choix à faire : y vivre ou visiter. Je n'avais qu'une envie c'était vivre à Melbourne, si je n'avais pas à faire ce fichu M2, je pense que j'y serai rester pour quelques années (ce que je compte bien faire plus tard).
Encore une fois je pourrai rajouter quelques paragraphes pour pouvoir tout aborder, mais ma tête même se refuse encore à tout trier. Cet article est un extrait d'un énorme Word écrit pour moi-même afin de ne rien en perdre.
Je terminerai donc par l'une des innombrables choses que je ramène d'Australie et comptant bien l'intégrer à ma vie : le Fixie.
JE LANCE DONC UN APPEL À VOS GRENIERS :
Je cherche un vélo de route français des années 60-70-80, avec un cadre, guidon, pédalier en bon état (j'entends juste pas cassé ni rouillé au point de voir à travers) pour pas cher. Je vais ensuite le retaper entièrement (nettoyer la rouille, repeindre, alléger, retirer les plateaux, changer le pédalier, fixer la roue arrière, etc...).
J'ai de longs détails de dimensions ensuite mais bon on verra plus tard !
Même si je ne compte pas refaire le même que celui que j'avais à Melbourne (rien ne remplacera mon bébé orange !), je vous re-mets la photo de mon single-speed de Melbourne pour vous donner une idée du résultat final, et donc le "modèle" de vélo à la base.
Voilà j'attaque les vides-greniers de la région parisienne ce weekend, avec peu de chances je pense mais j'essaierai un peu plus à la campagne au mois de juin.
Etant donné que c'est pour moi une continuité de l'Australie, je pense faire un article continu sur ce blog au sujet de la réalisation de mon futur vélo parisien.
Je vous dis donc à bientôt, j'espère que la lecture de tout ces articles n'a pas été trop barbante pour vous. J'ai dans tout les cas eu plaisir à vous écrire. Ce blog est déjà archivé dans ma capsule temporelle pour que je puisse le relire dans 10 ans, et plus.