jeudi 30 mai 2013

Le Final !

Voilà le ThibOz rentré sur le territoire français, encore l'esprit (et surement même une partie de sa santé)  au pays-continent mais déjà doit-il répondre à une question qui semble être important pour chacun : pourquoi est-il rentré?

Question qui vient davantage de ceux qui sont restés en France, que de ceux que j'ai rencontré en Australie. Je comprends le manque de soleil vous rend perplexe, j'admets rester dubitatif devant la fenêtre, me rendant compte qu'il faisait plus chaud à Melbourne quand j'ai décollé, où c'était la fin de l'automne et non la fin du printemps...

Je ne voudrai pas y répondre à moitié, tout en évitant d'y passer des heures, j'ai donc décidé d'en faire un papier.

Ce voyage aura duré 4 mois, et une grande partie de l'explication se cache là.
Car 4 mois, c'est long, et court à la fois. Le WHV en dure 12, le visa Touriste : 3, un Sponsorship : 60 et une vie plus de 1100 mois.
Jusque là, la durée moyenne de mes vacances était d'une semaine.
C'est court, mais suffisant car se prélasser n'est pas vraiment mon domaine.
Or ces 4 mois étaient bien de cet ordre car je n'y ai pas travaillé.
J'ai voyagé, découvert, appris énormément, et fais le choix de m'y limiter.
C'est une limite à un aspect de découverte de l'Australie, Que peu choisissent puisque tous y travaillent sans envie, mais c'est aussi une ouverture à bien d'autres territoires que j'ai été bien heureux de voir.

J'ai pu consacrer 100% de mon temps, à m'abreuver du territoire et y grandir, bien plus vite en ces quelques mois qu'en 4 ans, à La Villette pour m'y instruire.
Je me suis retrouvé rapidement face à un dilemme, 4 mois c'est bien long pour des vacances, le projet me manquait, tout comme réfléchir et résoudre un problème.
À la fois pourtant, rester pour travailler aurait été une bien trop courte échéance !
Si je choisissais de travailler en architecture en Oz, jamais je n'aurai accepté de limiter la chose, en raison de la signature d'une formalité, bien à la française d'une 5 ème année.

Les objectifs étaient atteints pour moi en Australie :
J'ai vu des paysages que jamais je n'aurai pu imaginer, des couleurs et des formes que jamais je n'aurai eu la créativité de dessiner, des amitiés et situations qui jamais ici n'auraient pu existé, ...
J'ai rapidement créé un bagage qui m'a permit de tirer encore plus des territoires suivants, jusque Sydney où j'ai vécu un sentiment de déjà vu en arrivant.
Car il ne me restait à voir de l'Australie qu'une partie de la Côte Est.
Côte Est très festive, très touristique, très surfeuse, urbanisée, ... Le tout dans l'immodeste.
Bref, le Club Med...

Dans l'un des avions que j'ai du prendre, l'envie de visiter cet endroit s'est dissoute petit à petit...
Comme une sensation de déjà vu et peu d'envie d'entreprendre, un nouveau parcours qui s'annonçait bien moins capable de satisfaire mon appetit, que Melbourne la merveilleuse ou la côte Ouest, déjà bien accomplies.

L'Est n'est pas une découverte, on en a tellement déjà vu, entendu, lu, Que je pense pouvoir vous y guider sans même y être aller.
Toute cette côte vit dans l'ombre de Sydney, le sillage est tracé par le port le plus touristique du monde connu, la côte surfeuse tentant d'en attirer les miettes Des centaines de milliers de touristes qui débarquent à l'Opéra.
L'Ouest c'était l'inconnu, il y avait Perth, le désert et niet.
Perth est trop jeune pour tracer un quelconque sillage pour le Western Australia, le désert trop unique pour suivre une quelconque urbanisation, la côte bien trop belle pour permettre la moindre installation,
la vie marine trop sauvage pour accepter une quelconque exploitation...

Ce que j'entends par là, c'est que mes photos de paysages de la côte Ouest auraient pu être les mêmes en Europe, aux Etats-Unis ou même à Brest, mais nous serions transportés il y a trois ou quatre mille ans.
L'Ouest s'est figé dans une dimension naturelle maîtrisée entre le désert et l'océan.
Je n'ai pas voulu voir l'Est par peur de retrouver les constantes que nous connaissons.
Après tout, le seul espace réellement urbanisé de l'Ouest : Perth, ressemble à toutes les autres.
La plage (hormis son eau turquoise) est dessinée comme les nôtres :
un banc de sable, une digue bétonnée, des arbres, la route, des shops à boissons...
Melbourne innove quelque peu en plaçant la route bien en arrière, après les bars et terrasses.
Bali plante les arbres directement sur la plage, les sépare de la route avec grâce, par un immense portail pour couper l'agitation des scooters et leur crasse.

J'entends par là que ce qui fait la spécificité de l'Australie, n'est pour moi pas dans les zones urbanisées.
Car dans ces endroits nous ne sommes pas plus en Europe qu'au pays des wallabies.
Mon seul regret sur la côte Est est donc d'avoir manqué Fraser Island, la plus grande île de sable au monde, et encore on m'y a conté la présence de resorts en bande...

L'Est a donc perdu en séduction, et il était évidemment hors de questions, que je me force d'une quelconque façon.
Se forcer c'est regretter, lorsque le voyage est terminé, il faut savoir l'accepter, pour ne rien en gâcher.

-----

L'arrivée à Sydney m'a confortée dans cette idée, voyant la perdition de nombreux backapackers n'ayant vu de l'Australie que le chemin entre Brisbane et Sydney et ont voulu prolonger leur séjour sans nécessité pour se contenter de poursuivre leur beuverie au goon au pied de l'hôtel et finir au commissariat pour "bad behavior against law officials". Loin d'être des cas isolés. J'ai crains de la généralisation du phénomène sur l'Est, ce que l'on m'a bien promis, et me suis dis que je pouvais retrouver la même chose en France et pour moins cher... La plupart des résidents de l'hôtel n'avaient pas visité l'Ouest et ne comptaient pas le faire, pourtant choqués que je ne fasse pas l'Est.

Pourrions nous donc résumer en quelques mots certaines raisons : la fatigue du voyage et la santé qui l'accompagne, la crainte de ne rien découvrir, la déception du spoiler, la réalisation qu'il y a encore beaucoup à voir mais pas ici, ...
Je suis rentré pour ne rien perdre de ce voyage, pour en préparer un autre et pour comprendre que je n'en resterai pas là.
J'ai énormément changé durant ces 4 mois, bien plus que je ne veux le montrer. Cela se verra sur mon rythme de vie en particulier, ainsi que mes objectifs.

La perspective de vivre et travailler en France est passée de totale à quasi néant. Il y a beaucoup à voir ailleurs, mais il y a un choix à faire : y vivre ou visiter. Je n'avais qu'une envie c'était vivre à Melbourne, si je n'avais pas à faire ce fichu M2, je pense que j'y serai rester pour quelques années (ce que je compte bien faire plus tard).

Encore une fois je pourrai rajouter quelques paragraphes pour pouvoir tout aborder, mais ma tête même se refuse encore à tout trier. Cet article est un extrait d'un énorme Word écrit pour moi-même afin de ne rien en perdre.

Je terminerai donc par l'une des innombrables choses que je ramène d'Australie et comptant bien l'intégrer à ma vie : le Fixie.

JE LANCE DONC UN APPEL À VOS GRENIERS :
Je cherche un vélo de route français des années 60-70-80, avec un cadre, guidon, pédalier en bon état (j'entends juste pas cassé ni rouillé au point de voir à travers) pour pas cher. Je vais ensuite le retaper entièrement (nettoyer la rouille,  repeindre, alléger, retirer les plateaux, changer le pédalier, fixer la roue arrière, etc...).
J'ai de longs détails de dimensions ensuite mais bon on verra plus tard !
Même si je ne compte pas refaire le même que celui que j'avais à Melbourne (rien ne remplacera mon bébé orange !), je vous re-mets la photo de mon single-speed de Melbourne pour vous donner une idée du résultat final, et donc le "modèle" de vélo à la base.

Voilà j'attaque les vides-greniers de la région parisienne ce weekend, avec peu de chances je pense mais j'essaierai un peu plus à la campagne au mois de juin.

Etant donné que c'est pour moi une continuité de l'Australie, je pense faire un article continu sur ce blog au sujet de la réalisation de mon futur vélo parisien.

Je vous dis donc à bientôt, j'espère que la lecture de tout ces articles n'a pas été trop barbante pour vous. J'ai dans tout les cas eu plaisir à vous écrire. Ce blog est déjà archivé dans ma capsule temporelle pour que je puisse le relire dans 10 ans, et plus.

mercredi 22 mai 2013

Bali, à la rencontre des Océans

Le RoadTrip sur la côte Ouest terminé, un départ rapide fut programmé pour la minuscule île de Bali, en Indonésie. Depuis Broome, ça paraît tout proche mais il a quand même fallut faire en avion Broome-> Perth -> Bali.

Arrivée donc tardive à Bali, avec des millions de roupies en poche. Un taxi plus tard me voilà dans ma "suite" à 20$ en plein centre de Kuta.

Je vais encore passer pour le "jamais content" mais, faut s'assumer ! La partie "terrestre" de Bali ne m'a pas beaucoup séduit... Disons que nous sommes à mi-chemin entre les rizières perdues dans la nature, et la côte d'azur ultra-touristique. Ça fait une sacré marge, je m'explique donc :
La ressource principale de l'île est le tourisme (pas besoin de chiffres officiels, ça se voit...), et dans une ville comme Kuta, la principale ville, c'est omniprésent, en haute saison je pense qu'il y a plus d'étrangers que d'indonésiens.

Principales raisons de cet afflux de touristes : les plages, le soleil, et les prix. Car à Bali, on semble faire beaucoup d'économie, à titre d'exemple : un mcdo "Large" 4$AUD, un Mie goreng (plat local à base de nouilles, poulet, légumes. Délicieux) 1$AUD, une bouteille d'eau 1,5L : 0,70$AUD, une Bintang (bière indonésienne) 1,80$AUD, un massage d'une heure 6$AUD, une chambre d'hotel climatisée avec internet et TV : 17$AUD (rappel : on paye 33$AUD pour un dortoir de 6 personnes sans TV ni internet dans un backpack australien) ...
Bref ça coûte rien, et comme en Australie l'alcool est hors de prix, on voit beaucoup d'australien dans les bars balinais.

Mais du coup vous saisissez vite l'ambiance... Des échoppes partout vendant de fausses rolex et raybans, des T shirt "I <3 Bali" ou avec le logo "Bintang", tout les 10m un loueur "Yes Motorbike?" (car à Bali tous se déplacent en scooter) ou un taxi qui klaxonne... Pas moyen non plus de faire une sieste sur la plage sans un "Yes surf lesson?" ou "Yes massage?" Yes, ça ma vite gonflé...
Kuta Beach


Il a donc fallut vite s'écarter de Kuta pour tenter de voir autre chose, notamment les temples. Alors location de scooter (4$ la journée, pas évident là bas la conduite mais bon on s'y fait), pour aller un peu plus au Nord vers Sanur, Ubud, Amed et Tulamben. Puis retourner au Sud voir la presqu'île de Selatan.
C'est mieux, c'est joli, mais l'attrape-touriste est toujours là. Il faut payer pour tout, certes toujours des prix dérisoires mais c'est désagréable d'avoir à sortir la main du porte monnaie tout les 2km pour un péage, pour louer la tenue correcte pour le temple, pour entrer dans le temple, c'est limite si on ne paye pas pour en ressortir. Ça rend tout ça très fake.
Pura Senatan

Port industriel de Denpasar, ici les centaines de bateaux de pêche

Bref j'ai adoré le peu que j'ai pu voir de la culture du riz, des temples et de l'ambiance sud asiatique. Et cela m'a donné envie d'y retourner, mais peut-être dans un univers moins encadrés... Cambodge, Vietnam, Thaïlande, Chine (un road trip sur la côte chinoise... Dream!) ... J'ai rencontré beaucoup de français à Bali qui avaient fait tout ces pays pour finir par Bali car "c'est là qu'on peut se reposer un peu à la plage avant de rentrer en France", sous-entendu c'est le Club Med de la région.

Mais bien sûr, tout ça c'était sur terre... Car sous l'eau c'est une autre affaire !
De superbes plongées nous attendent, des coraux abondants et une grande diversité de poissons selon les spots car Bali se trouve à la rencontre entre l'Océan Pacifique (froid) et l'Océan Indien (chaud), amenant donc chacun son lot de poissons.
J'en ai donc profité pour passer mon niveau PADI Advanced Open Water et une certification pour plonger au Nitrox (air enrichi, cela permet de plongée plus longtemps et d'être moins fatigué en sortant).
Tortues, requins à pointe noire, raies mantas, poisson pierre, et autres étaient bien sûr au rendez-vous.
Ainsi que le coup de froid causé par la clim de l'hôtel (oui avec 36°C dehors, clim obligatoire), qui a rendu difficile certaines plongées (notamment la profonde nécessaire à ma formation, impossible d'équilibrer les oreilles avec le nez bouché...) mais tout est finalement fait et validé !


En voici d'ailleurs une petite vidéo (encore !) :


----

J'ai depuis pris l'avion pour Sydney, pour quelques jours. J'y ai perdu pas loin de 20°C et ai donc sorti manteau et jean pour la première fois depuis longtemps... L'Opéra est décevant mais l'Harbour Bridge est fantastique. Suite au prochain article !

mardi 7 mai 2013

Road Trip Perth -> Broome

Que d'aventures que d'aventures !

Je vous ai laissé sur une note sévère de Perth pour préparer un road trip sur la côte Ouest Australienne.
J'ai beaucoup à vous montrer mais peu à vous raconter sur ce road. Tout s'est très bien passé, quelques frayeurs sur le plein d'essence mais rien de grave au final. 
La côte Ouest est extrêmement sauvage, il n'y a que quelques villes et beaucoup de villages de vacances (2 campings, 1 supérette, une plage, 3 tours operators), mais sinon : rien !
Une seule route longe la côte, donc vous êtes sur d'y croiser TOUT les gens qui fréquentent ce lieu, eh bien ils ne sont pas nombreux...
Les plus fréquents sont les "road trains" : ces énormes camions qui font jusque 35m de long et parcourent à fond la caisse l'Australie. Ils portent ce nom car ils ne s'arrêtent pas... Autant dire qu'il ne faut pas leur refuser la priorité... et pour le kangourou ou la vache (car on a vu aussi beaucoup de cadavre de vache écrasée au bord de la route, charmant) qui traverse, c'est pareil. Nombre d'entre eux semblent partir de Port Hedland, un port ultra-industriel qui comporte un petit bourg de quelques km2 et des centaines d'hectares de mines, d'espaces d'assemblage des roadstrains, de voies ferrés, de paquebots...
Toute la richesse dont je parlais à Perth vient de là, des énormes mines du désert du Western Australia.


En bref : 
Destination : Broome
Durée : 6 jours (maximum à cause de la solution de "relocation")
Km : 3100km
Moyen de transport : Camping-Car deluxe pour 2
Budget total par personne : 470$ (nourriture, essence, location, campings ...), dont 300$ d'essence


Vous l'aurez compris, 3000km en 6 jours, faut pas trainer. Même dans un beau camping-car, la limite de vitesse reste de 110km/h sur des lignes droites infinies...

Départ donc le 27 Avril de Perth pour faire un premier arrêt touriste au désert des Pinnacles, à 2h de route au Nord de Perth.


Ce désert au bord de la mer est couvert de formations rocheuses verticales dues à une accumulation et fossilisation du sable avec le vent marin. C'est beau et bizarre pour tout dire !

Après un désert de sable et de roche, un autre nous attends, celui de verdure, de mangroves pour être plus précis. Sur la route, nous avons traversé d'innombrables zones désertiques, et chacune avait sont caractère, sa spécificité. C'est en parcourant des kilomètres qu'on se rend compte qu'on est bien sur un continent et non un pays, par le changement constant de paysage.

Pour preuve, quelques centaines de kilomètres plus loin : Eagle Gorge



Bon je vais pas vous faire touuuut les endroits où on s'est arrêté car y'en a pour 7Go de photos... Mais je vous mets quand même le Kalbarri National Park et sa Nature window :


Pour ces derniers paysages nous avons du traverser une route de sable de 30km, pleine de bosse avec notre énorme camping car... On a du s'y prendre à deux fois avec le conseil avisé du ranger : il faut rouler très vite, car du coup on "flotte" au dessus des bosses. Logique, mais néanmoins rouler à 80km/h sur ce genre de route, ça ne rassure pas... Les automobilistes qui ne savaient pas qu'il faut rouler vite, nous ont légèrement pris pour des fous...

Ah et si quand même, une dernière scène : Shell Beach ! Qui est comme son nom l'indique, couverte de coquillages.



Et maintenant le clou du spectacle !
Car oui on fait la Côte Ouest parce que c'est beau, mais on le fait aussi et surtout pour sa vie marine !
Il y a bel et bien une barrière de Corail à l'Ouest, qu'on appelle la "Petite barrière de Corail" en opposition avec la "Grande Barrière de Corail" à l'Est de l'Australie. Elle est certes plus petite, mais beaucoup beaucoup moins fréquentée puisqu'il n'y a pas un chat sur la côte Ouest ! 
Le Ningaloo Reef Marine National Park nous a donc réservé toutes ses promesses lors d'une journée Snorkeling pour voir des requins-baleines, des tortues, des requins de récif, et des centaines de poissons.
Je vous laisse en juger avec une petite vidéo, faite avec les images de mon nouvel appareil photo de plongée pour la plupart, et certaines par la photographe professionnelle à bord. Je pense qu'il est inutile de vous détailler quelles images sont lesquelles...



Je suis ensuite resté 3 jours à Broome avant de prendre un avion pour Perth puis Bali où je suis donc depuis le 4 Mai. Je pense rester là 2/3 semaines le temps de passer mon niveau 2 de PADI puis rentrer en Australie par Sydney !

Bientôt un nouvel article sur mes plongées à Bali !
Bises à tous, à bientôt !

dimanche 21 avril 2013

Quand la richesse est une tare - Perth

Ça commence à faire un moment que je n'ai pas écrit, car je me refusais de donner un avis subjectif sur Perth...
Mais après 1 semaine et demi je vais me permettre de juger, et des têtes vont tomber ! Ce jugement est bien sûr complètement personnel, et pas toujours partagé, que ce soit entre français, anglais, ou australiens, fonction de ce que nous avons vu du monde ou de l'Australie. Cet article est donc un "selon moi", et je préciserai quelques points où nous sommes tous d'accord.


Je suis donc bien arrivé à Perth le 10 Avril dernier, à 23h30. Le vol s'est bien déroulé, aucun soucis avec la compagnie Tiger Airways (l'Easyjet d'Australie). C'est là que tout commence lorsqu'on se rend compte qu'à 23h30 il n'y a plus aucun transport, le taxi est donc de mise à 38$ pour 15min de trajet et surtout se rendre compte que nous sommes seuls sur la route... Je n'exagère pas en disant que nous n'avons pas croisé 1 seule voiture.
Première nuit reposante, il est temps de découvrir Perth, de passer les portes du backpack et...
.
.
.
Il pleut.
Un flashback : les 15 derniers jours à regarder la météo à Melbourne maussade et voir qu'à Perth il fait 32°C sous un soleil de plomb... Là ça déchante !
Il y fait chaud, environ 26-28°C tout les jours, mais je n'ai pas encore eu une seule journée de plein soleil, un temps censé être courant ici bon sang ! 11 jours que je suis ici désormais, j'attends toujours de pouvoir passer une journée à la plage... Je perds tout mon bronzage si durement acquis à Melbourne !
Bon je sais, Paris est sous la pluie le froid etc... Je comprends, mais faut comparer le comparable, c'est la côte Ouest Australienne ici Nondidjiu ! Après avoir discuté avec quelques autochtones, j'apprends que c'est la canicule et sècheresse depuis 3 mois, et que les perthiens attendent avec impatience la pluie... À croire que je leur ai apporté !

Mais allez, pardonnons à Perth sa météo maudite, elle n'y est pour rien, et visitons la ville... Sauf que là, elle y est pour quelque chose !

Un peu d'histoire :
Perth est fondée par James Stirling en 1829. C'est à l'époque une simple colonie, bien loin de l'esprit de prison que l'empire britannique a développé sur le reste de l'Australie. Mais la réalité des convicts (prisonniers britanniques, utilisés pour la construction des villes australiennes) a rattrapé Perth et la colonie d'hommes libres est devenue "comme les autres" une colonie prison, construite par la sueur et le sang des convicts.
Cette courte histoire place Perth avec près d'un demi-siècle de retard sur Sydney et Melbourne en terme de développement. Les deux dernières ont connues l'apport rapide des européens suite à la ruée vers l'or et par le fort développement de la côte Est australe. Mais Perth, seule ville de la côte Ouest, a eu beaucoup plus de mal à attirer les immigrés de par son isolement dans l'Etat du Western Australia (occupant 1/3 du territoire Australien, et pourtant l'un des états les moins peuplés). Perth reste donc prospère mais sans boom de développement jusqu'au début des années 1900.
Car c'est là que la ville prend un tournant : on découvre dans tout le Western Australia et notamment dans le bush autour de Perth, d'énormes ressources minières de toutes sortes (production d'uranium, aluminium, nickel, or, diamants, sel, ...) et de pétrole.
Se produit alors une nouvelle ruée vers l'or qui n'est toujours pas terminée aujourd'hui car on découvre encore de nouveaux filons dans tout l'Etat.
Tout à coup, Perth devient un centre économique hors norme, comme tout les pays développés, la Fédération d'Australie connait des difficultés économiques depuis quelques dizaines d'années, mais s'en sort grâce au Western Australia et ses ressources.

Cet état de fait explique déjà "l'esprit" des australiens de Perth : rejetés par leur éloignement durant près d'un siècle, ils ne se sont jamais sentis appartenant à la Fédération. Mais aujourd'hui, ils sont clairement le poumon économique de tout le continent et se plaisent bien dans ce rôle au point qu'à chaque élection, les discours réclamant l'indépendance du Western Australia se font de plus en plus nombreux et virulents.
Car après de nombreux échecs au XIXème siècle, les colonies australiennes finissent par se réunir sous une même bannière pour créer la Fédération d'Australie en 1900. Mais le Western Australia n'accepte de rejoindre cette union qu'en 1901, après nombreux débats.

Toutes ces dates nous semblent extrêmement récentes quand on les rapporte à l'histoire de France, mais cela ne se ressentait pas à Melbourne, car elle faisait réellement partie intégrante de l'histoire entière de l'Australie, tandis que Perth en a longtemps été exclu et ne s'est pas créée d'histoire durant ce laps de temps... Je me sens dans une ville nouvelle, ratée comme Marne-La-Vallée, mais quelques milliards de $ en plus.

Vous l'aurez donc compris, pour moi, cette ville a une histoire très faible, trop récente. J'aurai pu penser que du coup l'Etat aurait tenté de comprendre/suivre/reprendre l'histoire des aborigènes locaux, vieille de 40 000 ans... Mais non, ils sont tout autant traités comme parias que dans d'autres villes, je trouve cela même pire.
Qui dit manque d'histoire, dit manque d'âme, et ça se sent.


Continuons donc sur un point de vue urbanistique.
Perth a bénéficié d'une richesse immense et immédiate grâce aux mines, alors quoi? ça fait baver tout les urbanistes non ? Un maire qui se retrouve milliardaire et qui ne sait pas quoi en faire? On se lance on expérimente on se fait un Dubaï à l'Australienne? Avec ses bons comme mauvais côtés, au moins on teste quelque chose ! ... Non... Perdu...
On adopte la connerie anglo-saxonne : on fait de l'urban sprawl (vous savez ces immenses lotissements de maison avec toutes le même terrain, sur des distances infinies sans un seul commerce ou bureaux, où il faut prendre sa voiture pour aller chercher son pain...) ! En plus on est pété de tunes, donc au moins on fait pas tous la même maison, ça met un peu de variété, mais on va quand même le faire encore plus grand, encore plus étalé... Pour que tout le monde puisse sortir son beau 4x4 hors de prix pour aller au marché.
En terme de référence urbanistique, chers collègues architectes, voyez "Celebration City", la ville créée par Disney aux USA, à l'image des Disneylands.
On a donc de belles rues droites plantées et bordées de villas de plus en plus grosses. Et pour être sûrs que les pauvres ne s'installent pas : on ne met aucun transport viable. Quelques trains parcourent Perth et sa banlieue, mais vue les distances... Imaginez Paris et sa région parisienne avec seulement une dizaine de lignes de bus et 2-3 RER, je crois que c'est une bonne équivalence.
Et pour finir d'achever le schéma : le CBD ne comporte quasiment aucun logement. Des gratte-ciels uniquement de bureaux (à Melbourne, les plus hauts gratte-ciels sont des appartements !) ce qui garantie que passé 18h le centre-ville est bien désert et aux mains des caméras de sécurité et rondes policières.
Car oui, qui dit ville riche, dit ville parano. Je me suis toujours senti en sécurité à Melbourne autant qu'ici, me surprenant moi-même de perdre mes habitudes de banlieusard : jamais je ne serai sorti tablette tactile à la main et portable dans une autre à 23h à Paris...
Mais à Perth cette ultra sécurité à un prix... Le flicage et la délation. Il y a des caméras PARTOUT ! Jusque dans les couloirs de mon auberge ! De plus la délation, déjà pratique courante en Australie, est carrément rémunérée à Perth ! Un petit panneau dans le train, vous informe que si vous dénoncez un mauvais comportement et que la personne est inculpée ensuite, vous pouvez gagner jusque 1000$...

Alors pourquoi tant de monde vient vivre à Perth (son développement ne s'arrête pas, les chantiers poussent comme des champignons et les urban sprawl ne s'arrêtent jamais de s'étendre...) ?
Eh bien parce que cela leur correspond bien.
Foyer type de Perth : 2 parents, un enfant, $3 Millions. J'exagère (peut-être?) sur les $ mais l'idée est là. Nous parlons de familles riches proches des "Desperate Housewives" avec Papa qui travaille dans la tour du CBD pour trader l'uranium et Maman qui travailleà mi-temps pour pouvoir s'occuper de la maison (je rappelle à cette occasion que l'école termine à 15h en Australie). Perth est une ville de familles, tablées sur le modèle américain, d'où l'urban sprawl : l'argent ne manque pas, une famille "digne de ce nom" ici a une grosse maison et une grosse voiture. Vous ai-je déjà dis que la TV Australienne vend ces programmes en annonçant "Express from the US"? Maintenant, vous voyez l'impact...

Les conséquences pour moi petit voyageur : ne travaillant pas, je ne vis pas au rythme "normal" d'ici : tout le monde va au travail à 8h, donc entre 7h30 et 8h il ne faut pas espérer trouver un café sans queue interminable. De 9h à 11h, la ville est morte. 11h les magasins ouvrent, ça bouge un peu, beaucoup de touristes. 12h ruée de costume/cravatte et tailleurs, ça grouille de partout une vraie fourmilière, pas un seul resto avec une place libre. 14h, tout s'écroule à nouveau, les touristes vont manger, les rues sont désertes. 16-17h nouvelle ruée de costumes/cravates, tout le monde rentre chez soit, je cherche encore comment : les trains ne me semblent pas blindés à cette heure et pourtant il n'y en a pas beaucoup, il y a peu de bouchons en voiture également. Je pense qu'ils prennent le bus dans le CBD car il est gratuit pour rejoindre de grands parkings à la bordure et rentrer ensuite chez eux.

Perth Bonjour, il est 15h sur la place principale du CBD...

17h30 les magasins ferment. 20h les bars ferment. 22h les rares restaurants encore ouverts ferment. 00h le Mcdo ferme.
Le weekend, la ville est vide jusque 11h, et là c'est l'effervescence, un nombre incalculable de poussettes et de familles bien trop propres sur elle pour ne pas être enfantés par Barbie et Ken, déboulent dans les commerces.
Bref Perth, c'est mort, et là, on est tous d'accord !
Seule activité du CBD : la dépense ! Je n'ai jamais vu autant de magasins et centres commerciaux en si peu de surface... Chatelet et ses environs font pâle figure !

Quand on n'a pas d'histoire, on s'en remet à la Reine, et on crée une "London Court"

Je pourrai parler des heures de cette ville car depuis 1semaine et demi qu'il fait moche, je n'ai fait que la parcourir en long en large et en travers. Je pourrai vous parler des musées (3 musées...), dignes d'une expo municipale d'un bled perdu sans le sous alors qu'autour se pavanent des gratte-ciels et un Convention Centre dont le coût dépasse l'entendement...
Convention Centre de Perth

Je pourrai vous parler de Fremantle, le port mignon mais désertique de Perth et son musée maritime bien décevant...
Port de pêche de Fremantle

Centre de Fremantle, Dédicace à mon Pôpa

Je pourrai vous parler de tout ça mais ce ne serait pas pour en dire du bien.

Tentons donc de donner un peu de bons points, sinon je perds toute crédibilité !
Perth n'ayant aucun intérêt, c'est ses environs qui attirent l'attention. Environ que j'ai peu parcouru à cause de la météo... Mais les plages sont superbes et prometteuses, l'eau y est bien turquoise, bien plus encore que sur la Great Ocean Road, et le sable d'une douceur infinie.


Cela à l'image de Rottnest Island : une petite île paradisiaque à 30minute de ferry de Fremantle (port de Perth), comptez 75$ aller-retour... Lieux idéal pour le snorkeling, la farniente en bord de plage, et le vélo car sur l'île aucune voiture n'est autorisée autre que celle des rangers et le bus qui parcourt l'île. Elle se fait donc entièrement a vélo et c'est là qu'on regrette largement son magnifique vélo orange de Melbourne... Car évidemment il faut louer (30$ la journée) sur place un vélo lourd, mal entretenu avec une chaîne caoutchouc (on hallucine là !) et évidemment moche, sur une île où on ne fait que monter et descendre... J'ai eu plus de mal à faire les 22km de la boucle de Rottnest que les 30km que je faisais quotidiennement à Melbourne sans broncher...

Pour ceux qui comptent faire Rottnest : vous devrez prendre le Rottnest Express qui vous proposera de louer des vélos directement en bookant votre trajet. Je déconseille fortement ! Bien que l'idée d'avoir son vélo direct en descendant du bateau et partir immédiatement est tentante, ces vélos sont particulièrement mauvais ! Si vous n'êtes pas de grands sportifs, évitez et optez plutôt pour la location sur l'île qui ouvre à 8h30, cela vous coutera 28$ au lieu de 30$ et surtout des vélos plus acceptables. Si vous n'êtes là qu'une journée, vous serez content d'avoir un vélo performant car l'air de rien il ne faut pas trop trainer en trajet pour faire le tour en prenant le temps de faire un peu de plage.
Mais l'autre point unique de l'endroit, ce sont les Quokkas !


Ce petit rongeur a élu domicile sur l'île, et c'est le seul endroit au monde où l'on peut les voir ! Nous l'avons élu l'animal le plus cute, devant même le koala car il est bien plus sociable et en plus le petit Quokka sourit ! Observez bien la photo précédente, la forme de sa bouche lui donne un mignon petit sourire !
Vous inquiétez pas nous ne les avons pas nourris, c'est interdit et très mauvais pour eux !
Et je sais : faut que j'aille chez le coiffeur, mais je n'en trouve pas de dignes de toucher ma précieuse crinière... Et pour ma défense, là je sortais du snorkeling!

Le snorkeling a aussi été plutôt fructueux avec de gros poissons très proche de la plage, cela équivalait à certaines plongées que j'ai pu faire en Crête, sauf que là nous n'avions qu'un masque et un tuba.


Le temps n'était une fois de plus pas au rendez-vous, mais malgré les nuages l'eau était turquoise ce qui laisse rêveur sur une après-midi bronzette sur ces superbes plages...

--------
ThibOz' Check :

Bref vous l'aurez compris : Melbourne me manque et je déteste Perth.
A peine arrivé j'ai donc commencé à chercher une relocation pour Broome que j'ai trouvé ! Je pars Samedi 27 Avril pour Broome dans un superbe campingcar deluxe 2 places, pour 35$ (au lieu de 1500$ pour un van tout pourri). Seul point noir, nous n'avons que 6 jours pour faire les 3000km. Mais nous le ferons tout confort!
Je vais donc enfin nager avec les fameux requins-baleines et voir des dauphins. A cette occasion j'ai commandé un appareil photo numérique étanche jusque 40m, un (gros) investissement justifié par le fait que je compte me rendre à Bali (Indonésie) après Broome, où je trouverai de nombreuses plongées fantastiques à des prix hallucinants (110€ les 7 plongées, soit le prix d'une et demie en France et d'une seule en Australie...) et des logements au même prix (hôtel en chambre "supérieur" à 12€ la nuit). J'y passerai aussi un niveau de plus à moitié prix pour devenir "Advanced Open Diver" et plonger jusque 30m en territoire australe. Et qui sait, si les finances le permettent, passer le 3ème niveau : "Rescue" et devenir plongeur autonome, ce qui pourrait m'offrir des petits boulots assez sympas (tout plongeur de niveau 1 ou 2 (PADI) a besoin d'un plongeur "Rescue" pour plonger).

Je pense rentrer ensuite de Bali à Cairns, où le flou est permis. Pourquoi pas trouver un petit boulot sur un bateau de plongée (amarrer le bateau, préparer à manger et aider les touristes à attacher leur gilet et leurs bouteilles) ce qui me permettrait d'avoir une petite paye, de rester au soleil sur un bateau (ça me manque le bateau) et peut-être de me choper quelques plongées gratuites... Ou alors reprendre la route directement, pour visiter la Côte Est, s'arrêter à Sydney pour travailler ou rentrer à la maison.

Tout est permis, c'est ça qu'est bon !

À bientôt pour de superbes photos de dauphins et requins-baleines !

jeudi 4 avril 2013

Fierté des Melbourniens : le Wilson's Promontory

Ehhhh non c'était une feinte, je ne suis pas encore partis de Melbourne !
Je n'ai pas pu trouver de relocations au bon timing pour moi, j'ai donc choisi l'avion pour partir à Perth, décollage le 10 Avril.
En attendant, je traque les derniers recoins de Melbourne que je n'aurai pas encore fait, et en voici un gros : le parc naturel du Wilson's Promontory, ou le Prom comme on l'appelle ici.



Une grande péninsule au Sud-Est de Melbourne (250-300km) qui abrite des montagnes, des plages de sable fin, des dunes immenses, des forêts bien denses et une vie sauvage bien présente.
La petite fact historique : il y a encore 12 000 ans, la Tasmanie était reliée à l'Australie par... le Wilson's Promontory ! On a du mal à l'imaginer aujourd'hui vu la distance, mais c'était bien le cas.
Cette immense territoire n'est traversé que par une seule route, qui en longe la côte Ouest sur une petite portion. Tout le reste du Wilson's n'est accessible qu'à pied, pour des randonnées sur 2-3jours dans des paysages exceptionnels.

Malheureusement la météo ne nous a pas permis de faire ce genre d'excursions, nous nous sommes donc contentés de la partie touriste en 2 jours qui nous a quand même permis de nous en prendre plein les mirettes !

Tout se fait donc à pied sur des randonnées entre 40min et 2h de marche, chacune offrant un paysage différent où se mêlent mer, forêt et montagne. Vu le sujet, cet article sera principalement peuplé de photos vous vous en doutez ! Navré pour votre lecture aux WC, c'est pas pour aujourd'hui !


Ici le Mont Vereker permet de mieux comprendre l'étendue du territoire et sa diversité. L'une des premières randos proposées, après une petite marche de 40 minutes, le Vereker Lookout vous offre l'aperçu de ce qui nous attends ces 2 prochains jours, c'est-à-dire : pas de soleil, pas d'êtres humains, mais de quoi s'émerveiller...
Au sommet du Mont Vereker



Plus bas, une courte randonnée permet de faire le tour d'une plaine qui abrite kangourous, émeus, et d'après la légende wombats (que nous cherchons toujours, on a vu les panneaux, les croquis mais alors un vrai...). Oui on devient exigeant, les kangourous on en a déjà trop vu, les émeus c'est moche, les koalas ça nous pisse dessus depuis leur eucalyptus, on veut du new on veut du Wombat !
© Mélody Barabé



Sur le retour du premier jour, une dernière randonnée avant la nuit tombée, et le plus grand éblouissement sur ces 2 jours : la randonnée du Big Drift !
Une énoooorme étendue de dunes de sable fin et blanc, on se sent en plein désert à courir pied nu d'oasis en oasis ... Le rêve !

Nous en avons parcouru une bonne partie, car on a beau dire, un grain de sable ne ressemble pas à un autre grain de sable... Chaque dune cache un autre paysage, une autre petite oasis, une autre petite forêt, d'autres dessins dans le sable...

Le temps est suspendu, notre passage est temporaire et le vent nous le fait comprendre en emportant la trace de nos pas pour les jeter dans un nuage de sable au sommet de la dune.

Je n'y avais qu'une envie : y courir et y hurler la vie pour tenter de perturber ce calme absolu, cette indifférence que porte le Drift à notre encontre. Mais le monde peut basculer, au Big Drift rien ne changera jamais.


À chaque roadtrip, quelque chose en particulier laisse sa trace, le Bambruk Cultural Centre au Grampians, le Loch Ard Gorge sur la Great Ocean road, le Melbourne Convention Centre au CBD et voici le Big Drift au Wilson's Promontory. Mon coeur blasé de parisien reprends vie ici en étant à nouveau surpris, je n'ai finalement pas tout vu. VIVEMENT LA CÔTE OUEST !




Longue nuit à l'Opal Motel de Leongatha, et nouveau départ pour le Prom dès le matin. Bravant la pluie et le vent, nous avons décrété que ce jour serait jour de plage, parce que nous on est français et la pluie, on connait !
Armés de Kway (dont mon magnifique Kway rouge siglé "CMCAS Nord Pas-de-Calais") nous avons commencé par la plage de Tidal River (seule ville du Wilsons), en profitant d'une éclaircie pour faire quelques photos, des dessins dans le sable et un petit BBQ équilibré.


S'en suit toute une série de petites plages toute aussi belles les unes que les autres et avec des noms plus ou moins sympa : Picnic Bay, Squeaky Beach, Whisky bay, Darby beach...
Toutes accessibles après des marches de 15 à 40 minutes, une rando permet de relier Squeaky Beach et Whisky bay en 1h30 (40 minutes pour les + de 1,70m), en voici quelques clichés :
Picnic Bay

Picnic Bay

Whisky Bay


17h, le temps ne s'améliore pas, beaucoup de nuages, un vent froid, quelques gouttes de tant en temps... en résumé : Melbourne. Un élan de motivation cependant pour relever un dernier défi et non des moindres : grimper au sommet du Mont Oberon, 560m au dessus de Tidal River. Le guide touristique annonce 2h aller/retour, petits joueurs... La météo se faisant pressante nous y sommes montés en 4ème vitesse pour bénéficier de la superbe vue à 360° sur le Prom.


Redescendus tout aussi vite, un check à la montre... 1h10 ! We did it !
C'est l'heure de rentrer à Melbourne se déguster des spaghettis bolognese.

-----

ThibOz' Check :
Je pars donc pour Perth le 10 avril. Après les rencontres que j'ai pu faire ici, les news que j'ai eu de mes amies sur Perth, je suis dans un petit flou sur ce que je fais une fois arrivé. L'île de Bali (Indonésie) n'est pas très loin et les vols les moins chers pour y parvenir partent de Perth. Ce n'est pas une région qui m'intéresse mais on me répète constamment que la vie y est quasi gratuite compte tenu de nos budgets australo-européen. J'ai donc une hésitation d'y aller pour y passer un ou deux niveaux de plongée PADI (200€ au lieu de 400€ à Perth), et même plongée "tout court" quand on sait que la plongée coûte autour de 20€ (comptez 70€ en Egypte, en Mer Rouge et je peux vous dire qu'on y voit pas les mêmes choses...).
Je crains cependant de ne pas m'y sentir à l'aise si j'y pars seul, et payer 350$ d'avion uniquement pour gagner des sous sur le PADI, sans apprécier le reste, ne vaut pas le coup. J'étudie la question !

Autrement l'objectif reste toujours la côte Ouest, Perth-Broome, je ne pense plus qu'à ça. La plongée commence à me manquer, je vois régulièrement de belles photos de requins-baleines et autres monstres marins dont j'ai hâte de faire la connaissance !
J'ai hâte de partir pour l'Ouest, mais je reste triste de quitter Melbourne même si celle-ci se fait pluvieuse ces temps-ci. Mon vélo, les rooftops bars, les rues animées, Brighton Beach, les festivals hebdomadaires... Y vivre au quotidien commence à devenir une idée qui germe quelque part dans ma tête ... Un jour peut-être ... Une fois Pritzker's Price ;)


PS: Les photos avec de belles couleurs et bien cadrées ne sont évidemment pas les miennes mais celles de ma ch§re amie Mélody Barabé, rendons à l'artiste les lauriers de son oeuvre. Les moches et grises sont bien les miennes, j'assume, ma rétine a imprimé les vraies couleurs.

See you everybody !
Next time : Perth, I think !



mercredi 20 mars 2013

The Great Ocean Road

Un article qui risque d'être long et difficile à écrire ! D'où le fait qu'il vienne si tard, mais quand faut y aller, faut y aller !
Ce sera donc un article à double destination : l'habituelle news de ThibOz mais aussi un petit guide pour mes amis qui se préparent à faire également la Great Ocean Road.

Notre parcours
Notre équipe
(Crédit Photo : un touriste, et l'appareil de Mélody)

D'abord un peu d'histoire :
Qu'est-ce que la Great Ocean Road? Une route (la B100) longue de 275km qui longe la côte entre les villes de Geelong et de Warrnambool, à l'Ouest de Melbourne.
Elle fut construite en l'honneur des vétérans de la Première Guerre Mondiale entre 1919 et 1932.
Au delà du monument commémoratif c'est surtout des paysages magnifiques, une belle route, des millions de touristes, et autant en dollars, parce qu'honnêtement, à part une plaque par ci par là, les vétérans on en entend pas beaucoup parler sur la GOR.
C'est le passage obligé pour tout les touristes en Australie autour de Melbourne.

Faites cependant attention à la météo, c'est indispensable d'avoir du soleil... Les couleurs ne sont clairement pas les mêmes sous les nuages, je vous laisse imaginer sous la pluie (on a fait les 3). Pour cette raison et d'autres que vous verrez un peu plus bas, je suis tombé d'accord avec un australien pour dire que le meilleur moment pour la Great Ocean Road est entre Décembre et janvier : c'est le début de l'été donc le soleil et la chaleur sont au rendez-vous, et les cascades ne sont pas encore asséchées...

Nous l'avons donc parcourue à 4, en van à 4 roues, en 4 jours.
2 personnes dans l'habitacle, 2 personnes dans la boite sur le toit (qui s'ouvre en grand, je vous rassure)

Les avantages du Van : c'est moins cher que de payer un backpack (auberge de jeunesse). On peut s'arrêter où et quand on veut et c'est important : sur la Great Ocean Road il faut aller à son rythme, on ne peut pas savoir à l'avance quel temps on va prendre pour voir ce que l'on veut voir, parfois on va rouler une centaine de kilomètres dans la journée en faisant de courts stops, et le lendemain on ne bougera pas car l'endroit est superbe ! Il suffit de croiser un koala sur la route et perdre facilement une demi-heure.

Le problème : la douche... Et on en a traqué des douches... (oui parce que j'ai abandonné mon confort parisien, premier exploit, mais faut encore que je me fasse à l'idée des douches froides desquels on ne se sent que relativement propre. Bientôt la traversée du désert australien, je ne sais pas comment je vais faire...)

----
Alors astuce N°1 pour les prochains : dans la ville de Lorne, à l'entrée Est de celle-ci, sur votre gauche (si vous faites la GOR depuis Melbourne vers Warrnambool) vous trouverez vite le Centre d'information pour les touristes. Juste derrière celui-ci : un parking et des toilettes publiques dans lesquels vous trouverez des douches chaudes gratuites ! AWESOME ! Vous pourrez dormir sur le parking apparemment sans soucis, ou sinon vous traversez le camping et sur la droite vous trouverez une petite allée le long de la plage où vous devriez pouvoir vous arrêtez pour la nuit. Pour les autres jours vous trouverez soit des campings (payants, pour lesquels la plupart des douches ont un code pour entrer), soit des douches (froides) en bord de plage.

Pour les plages : préférez le début de la Great Ocean Road, jusque Cape Otway, car après on trouve essentiellement des falaises, personnellement j'ai bien aimé celle d'Apollo Bay.

C'est beau, mais pour se baigner, c'est pas le top ! (entre Cap Otway et Princetown)


Pour les animaux : vous verrez des koalas et perroquets en liberté dans la ville de Kenneth River (entre Apollo Bay et Lorne), réputée pour ça (il n'y a rien d'autre), vous en verrez aussi beaucoup au Cape Otway, ainsi qu'au Tower Hill Reserve (après Warrnambool, un cratère endormi qui abrite un parc naturel où l'on peut voir émeus, kangourous et koalas).


Pour les kangourous, un peu partout près des villages en fin d'après midi début de soirée (comme partout en Australie), on en a vu quelques uns à Lorne en ce qui nous concerne, près du Teddy's Lookout (ce Lookout n'a pas grand intérêt d'ailleurs, évitez le si vous manquez de temps).

Coucou toi !

---

Puisque je suis lancé sur Lorne et les + ou - à voir : les Phantom Waterfalls portent bien leur nom car en ce mois de Mars, elles sont bien fantomatiques ... il n'y a plus une goutte d'eau... Pensez que c'est la fin de l'été ici et que si celui-ci a été particulièrement sec, il vaut mieux abandonner les cascades (souvent loin de la Great Ocean Road et nécessitant une marche plus ou moins longue, vous perdrez au moins 2h pour risquer de vous retrouver devant un mur de pierre...). Sur Lorne évitez également les Erskine Falls à cette période.
Les Phantom Waterfalls, sans water

De superbes paysages vous attendent le long de la route entre Cape Otway et Princetown, n'hésitez pas à vous arrêter il y a beaucoup de petites zones de parkings le long de la route pour prendre des photos, elles en valent la peine !
Vue depuis la GOR, journée sans soleil, c'est pas pareil...

Des paysages parfois un peu curieux... Comme cet arbre perdu dans son petit cercle de culture

Mais on arrive à l'apothéose de la Great Ocean Road... S'il vous faut consacrer plus de temps à une partie de la GOR, c'est là, avant et après Port Campbell.
Car c'est ici que vous trouverez (dans l'ordre) : 

AVANT PORT CAMPBELL

- Les 12 Apôtres (où vous trouverez un grand parking où vous pourrez passer la nuit en van, pas de douche mais des toilettes publiques et vous serez très proche des 12 apôtres pour y aller à 7h le matin au lever du soleil pour vous en prendre plein les mirettes dès le réveil ! 
Le petit jour aux 12 apôtres

Alors je vais m'arrêter un peu sur les 12 Apôtres parce que l'histoire m'amuse : les 12 apôtres sont des formations rocheuses assez évidentes sur les photos, mais ne vous amusez pas à les compter, il n'y en a pas 12 ... Si on prend l'hélico on pourrait en dénombrer 11 (et ce serait leur nombre d'origine), mais depuis la plateforme nous ne pouvons en distinguer, au maximum en cherchant bien, que 7. Beaucoup se sont effondrés (faut dire qu'ils prennent de sacrés vagues...). D'après le Lonely Planet, ces formations rocheuses s'appellaient "Sow and Piglets" (la Truie et les Porcelets) mais comme ce n'est pas très vendeur en 1960 on les renomma pour mieux coller à l'aspect très touristique de la Great Ocean Road.
La même photo, après le petit déjeuner :)



- Loch Ard Gorge
Loch Ard Gorge, porte son nom de l'épave du Loch Ard (coulé en 1878, parmi de nombreux autres navires dans ces eaux traitres!) qui se situe un peu plus loin. Les deux seuls survivants du naufrage (un jeune marin et une jeune aristo) se sont réfugiés dans cette gorge. Un vrai roman.

Le "dessus à l'Est" du Loch Ard Gorge

PORT CAMPBELL : Rien de particulier à voir, une petite ville qui tourne autour de sa plage assez jolie si on retire le port un peu crado. Cependant vous y trouverez une douche (froide) et des toilettes près de la plage.

APRES PORT CAMPBELL :

- The Arch

Un petit bout de pierre blanche qui combat de sacrés vagues
Superbe à voir et très proche de la Great Ocean Road (pas de marche, le parking est à côté), à ne pas manquer

- London Bridge

Celui ci aussi a sa petite histoire : autrefois le morceau qui semble isolé à droite était relié à la terre par une seconde arche.
L'accès était autorisé aux touristes jusqu'au jour où deux d'entre eux ont fait la traversée du premier "pont" jusqu'à ce que ... celui-ci s'écroule ! Pas de blessé ils se sont juste retrouvés coincé sur l'île nouvellement crée en attendant l'hélicoptère.

- The Grotto
Elle porte bien son nom... On a la sensation de descendre dans un gouffre, pour voir cette petite ouverture sur la mer par laquelle s'engouffre (oui "gouffre" est mon mot du jour je crois) quelques vagues écumeuses
Un spot idéal pour les photos de groupe en souvenir du road trip, photos que je n'ai pas encore.


Il y en a d'autres mais cet article devient interminable et je suis en train de prolonger votre pause café en matinée de congé...

Nous passerons donc à Warrnambool, la dernière ville de la Great Ocean Road (aussi la plus grosse, à vue de nez de Bronchart). Encore une fois, pas de quoi se taper l'oreille avec une babouche, si ce n'est que c'est la fin du trip donc la belle plage et sa digue protégeant le port sont assez sympa à voir !
Parlant de ça, astuce pour les prochains : en allant vers la digue, à son extrémité vous trouverez un grand parking avec un resto/bar etc... Ne vous laissez pas attirez par ce bel endroit, la police tourne régulièrement pour y déloger les pauvres malotrus venus piquer un somme. Une fois là faites donc demi tour et vous trouverez sur votre gauche un peu plus loin une maisonnée en bois avec un petit parking, elle abrite toilettes et douches (froides), ouvertes 24h/24 et personne ne viendra vous embêter ici (en tout cas, nous, on a pas été embêté). Faites attention en revanche le vendredi (samedi soir?), la digue semble être un rendez-vous pour les fans de tunning, ce qui peut être cause d'un peu de bruit quand ils passent, mais ils s'arrêtent loin à la pointe de la digue donc ne vous embêteront pas.

Avant de rentrer sur Melbourne, faites un petit détour vers la Tower Hill Reserve, un peu plus à l'Ouest. Un parc national y est abrité au creux d'un volcan endormi, vous y verrez de nombreux koalas, kangourous et émeus en liberté. C'est également idéal pour un piquenique.

Quand on a pas confiance en la passoire pour égoutter le riz (et surtout qu'on envisage déjà la galère pour la laver), on utilise le système D. On prend note de mon élégance particulière, surtout les baskets.

Enfin sur la route du retour, en tant que nostalgiques de la bonne bouffe française, vous vous arrêterez à Abbotsford parce qu'un nom vous interpelle : CHEESE WORLD ! Awesome, on va abandonné le cheddar sans goût, on va se faire un bon petit chèvre ou un roquefort qu'importe mais du fromage...
Loupé ! Ne soyons pas méchant, il y a quelques fromages français (comptez le prix d'une meule entière en France pour un bout de 10g en Oz ...) comme du Bleu d'Auvergne, du fromage de chèvre (qui même à moi ne me faisait pas envie...) etc...
Il y a une dégustation toutes les heures à partir de 9h30. Vous y gouterez uniquement du Cheddar... mais du "vintage", du "tomato", du "chilli" etc... Et enfin un fromage qui valait le détour : le cheddar garlic 'n' pepper (ail et poivre). Pour celui-ci, on a craqué et acheté un petit bout pour la maison, disons qu'on se contente de ce qu'on a ici car ça ne vaut pas un toast de crottin de Chavignol avec un peu d'herbe de Provence et d'huile d'olive...
Si vous comptez rester manger, ne vous goinfrez pas à la dégustation, parce que les plats sont copieux ! Prenez le plateau de fromage tout bête, vous aurez 4 bons gros bouts de cheddar différents, de la charcuterie, du pain, de la salade et des sauces bizarres pour 17$. Et croyez moi on avait plus faim !

Ensuite le retour arrive, rien à noter de particulier sur la route, vous vous rendrez compte que malgré que vous soyez partis des jours sur la GOR, vous n'êtes qu'à 3/4h de Melbourne ... Et vous n'avez fait que 1/100 ème du littoral australien... Au boulot !

---

En dehors de la GOR, des news de ma situation : je quitte ma sharehouse le 28 Mars, je quitte Melbourne pour... n'importe où ! 
Je vais prendre une "relocation" (a prononcé en anglais, quoique ça pourrait marcher en français aussi). Le principe : on est en Oz, un pays de près de 7 700 000 km2 que de nombreux touristes parcourent en long en large et en travers en vans/4x4/campingcars. Sauf que les agences de location, quand on leur prend un van pour aller d'un point A à un point B, ça les embête un peu, parce que du coup au point A, il n'y a plus de van (Désolé si je pars dans des théories mathématiques complexes...) ! Les agences lancent donc des offres de "Relocation" soit : vous avez un laps de temps X aux dates d et d' que l'agence décide pour aller du point B au point A avec le van, cela pour un montant de location quasi gratuit (maximum 5$/jour). C'est donc contraignant car il faut trouver des points A et B qui nous conviennent, des dates qui nous conviennent et surtout un laps de temps X pas trop court (qu'on puisse visiter un peu sur la route quand même...). Mais c'est cependant très économique, même si vu les kilomètres parcourus, l'essence revient vite très cher (certaines offres inclus même un remboursement d'une partie de l'essence), on économise un loyer, on voyage, et pour le coup, en plein désert, on risque pas d'aller dépenser 18$ pour un mojito très moyen dans un bar. On se le fera nous mêmes, moins cher et bien meilleur !

Merci encore pour vos petits mails de soutiens ils me touchent beaucoup et je prends plaisir à vous répondre dès que je le peux !
Le blog sera surement un peu calme ces prochains jours car je vais devoir préparer mon départ du 28 Mars, et ensuite internet devrait se faire rare. Mais je tenterai de mettre un petit mot dès que possible pour vous signifier que j'ai traversé le désert sans perdre une goutte de sueur.

À très vite !
Bises à tous !